écologie

D'une convergence des luttes à l'autre

Lors des Estivales de la question animale 2018 j'ai donné une conférence sur la question de ce qu'on appelle la «convergence des luttes» – c'est-à-dire, l'alliance entre l'antispécisme, l'antiracisme, l'antisexisme et diverses autres luttes contre des oppressions. Mon point de vue est différent de celui que promeuvent la plupart des personnes qui utilsent ce terme. Voici le résumé que j'en avais fait:

Luc Ferry ou le rétablissement de l'ordre

Le «très modeste»1 livre de Luc Ferry2 a, depuis sa sortie en septembre dernier, fait un tabac - prix Médicis, interviews sur toutes les chaînes3... - et nous a bien aidés. En effet, près de la moitié du Nouvel Ordre écologique étant consacrée au mouvement de libération animale, ce succès fait qu'aujourd'hui, au moins, on sait en France que cette lutte existe.

Contribution au débat à la Maison de l'écologie

L'antispécisme: je suis un militant antispéciste. Depuis une dizaine d'années, je milite pour la libération animale, contre le spécisme, c'est-à-dire la discrimination arbitraire dont sont victimes les animaux non humains. Selon l'éthique traditionnelle, religieuse, humaniste, seuls comptent les intérêts humains. Pour l'antispécisme, une telle distinction est arbitraire. Les intérêts de tous les êtres sensibles - en particulier des animaux, vaches, cochons, poulets que les êtres humains élèvent et tuent - sont aussi importants que les intérêts équivalents des êtres humains.

Pourquoi je ne suis pas écologiste

Les écologistes me paraissent en général à la fois déifier la nature et s'en faire une idée très étriquée et figée.

Je suis étonné de voir combien peu de personnes en France dans les mouvements alternatifs ont fait le pas de cesser de consommer de la viande. En manger c'est commanditer la mise à mort d'un être sensible qui vit et qui accorde toute la valeur qu'il peut au seul bien qu'il a, sa vie.

L'Animal, l'Homme, la Nature, la Société: et moi, dans tout ça?

La nature est perçue le plus souvent comme une harmonie, une complémentarité de relations entre les règnes minéraux, animaux et végétaux. Les gens se la représentent comme un Système, où tout à une place bien définie; chaque chose, chaque être a une fonction dans ce Grand Tout, n'existe que pour et par ce Grand Tout1. Ils ne voient pas la nature comme un fabuleux désordre, comme un gros tas de cailloux (la Terre) peuplé d'êtres vivants qui, en tant qu'individus, vivent pour eux-mêmes.