Estivales de la question animale

D'une convergence des luttes à l'autre

Lors des Estivales de la question animale 2018 j'ai donné une conférence sur la question de ce qu'on appelle la «convergence des luttes» – c'est-à-dire, l'alliance entre l'antispécisme, l'antiracisme, l'antisexisme et diverses autres luttes contre des oppressions. Mon point de vue est différent de celui que promeuvent la plupart des personnes qui utilsent ce terme. Voici le résumé que j'en avais fait:

Géocentrisme et humanocentrisme

Le remplacement de l’héliocentrisme par le géocentrisme qui débuta avec les travaux de Nicolas Copernic (De revolutionibus orbium coelestium, 1532) ne fut pas que la permutation spatiale de deux corps, la Terre et le Soleil. Il impliquait une transformation fondamentale de notre vision de la physique à toutes les échelles de l’espace et du temps.

L'antispécisme est-il révolutionnaire?

L'antispécisme est certainement révolutionnaire, si on entend par là le fait d'impliquer un changement profond dans la pensée et l'action humaines et dans les perspectives d'avenir du monde. À mon avis, l'antispécisme implique aussi, en un certain sens, une attitude progressiste. Enfin, un des thèmes centraux de l'antispécisme est l'égalité, et ainsi les antispécistes revendiquent une parenté, ou un convergence, avec l'antiracisme, l'antisexisme et d'autres luttes pour l'égalité et la justice.

La question de l'identité personnelle et sa pertinence pour la question animale

Texte d'annonce de la conférence

La reconnaissance de la sentience des animaux est au cœur des discours du mouvement animaliste. Cependant, nombre de conséquences que l'on veut tirer de la sentience présupposent plutôt une autre notion, celle d'identité personnelle. Le point de vue que je défends est que la sentience existe bien, mais que l'identité personnelle, pour l'essentiel, n'existe pas.