Je suis David Olivier Whittier et ceci est mon site web.
On trouvera ici une grande partie des textes et conférences que j'ai produites depuis la fin des années 1980.
Presque toutes mes productions concernent la question animale. Malgré les recouvrements et croisements, je les ai divisées en quatre sections:
- L'animalisme, au sens plus classique. La libération des animaux non humains de l'oppression qu'ils subissent de la part des humains (libération animale), l'antispécisme, le refus de les consommer...
- L'anti-naturalisme: contre l'idée d'un ordre naturel auquel nous devrions nous conformer; contre l'idée d'une essence intérieure, d'espèce, de race, de sexe, de nation... à laquelle les êtres devraient se conformer.
- La lutte pour un nouveau progressisme: les espoirs messianiques et révolutionnaires hérités du christianisme et du marxisme sont devenus des obstacles à un progressime ambitieux.
- L'éthique, la sentience et la physique): la question animale a aussi à dire concernant l'éthique en général, et même concernant la physique.
- Et une cinquième section, des inclassables.
Article de la semaine
Chaque jeudi je mets en avant un article particulier.
La nature ne choisit pas
Article n°13, 25 mai 2023
Le sens fondamental du darwinisme est que l'énorme foisonnement de la vie peut s'expliquer sans recours à un dessein, à une finalité ou à ... une sélection. Ce dernier terme renvoie à l'idée de choix, donc d'intention, et Darwin n'a parlé de «sélection naturelle» que par analogie avec la celle menée par les éleveurs, qui, elle, procède bien d'un but.
Malheureusement, un siècle et demi après Darwin persiste dans le public, mais aussi chez les biologistes qui se croient darwiniens, l'usage systématique d'un langage finaliste. Ce n'est pas qu'une question de mots: le darwinisme, analyse des mécanismes aveugles qui causent l'évolution, s'est transformé dans l'esprit de pratiquement tous en la description des moyens qu'emploierait Nature pour parvenir à ses fins: «sélectionner» les «plus aptes», «rejeter» les «faibles» et «contrefaits», afin d'établir et maintenir son ordre cruel mais beau et harmonieux.
Il faudrait faire une histoire du darwinisme jusqu'à nos jours, une histoire de la récupération, immédiate, du darwinisme par la droite, à travers le «darwinisme social». La gauche s'est beaucoup mobilisée là-contre, sur le thème de «ce n'est pas pareil, les humains c'est des humains, pas des animaux». Elle aurait mieux fait de dire, simplement, «le darwinisme social, ce n'est pas du darwinisme. Cela n'a rien à voir.» (...) Mais elle ne l'a pas fait, elle a raté le coche du darwinisme, parce qu'elle aussi était embourbée dans le finalisme, le naturalisme, qu'elle ne voulait pas abandonner, parce qu'elle était spéciste.