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D'une convergence des luttes à l'autre (article n°4, 16 mars 2023)

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On parle toujours de convergence des luttes, mais concrètement ce qu'on veut dire par là est que l'antispécisme doit se rendre plus compatible avec les luttes antiracistes, antisexistes, LGBTI, contre les injustices économiques, etc. et doit parvenir à s'exprimer dans leurs termes, doit éviter de les froisser. On parle rarement de convergence dans l'autre sens.

J'argumenterai que telles qu'elles sont habituellement conçues, ces autres luttes sont difficilement compatibles avec l'antispécisme, sauf en imposant à celui-ci de nombreuses contorsions. La convergence doit se faire, mais largement dans l'autre sens, ce qui est rarement envisagé.

Personne n'est égal (article n°5, 23 mars 2023)

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Anciens articles

2: «Traditions... transitions»; 1: «Les humains sont des animaux»

Traditions... transitions (article n°2, 2 mars 2023)

L'argument «traditions» a envahi le champ politique. La «ruralité» ne se définit plus que comme des traditions. Le mariage réservé à «un homme et une femme» est défendu en tant que «mariage traditionnel». L'idée de «France terre chrétienne» est défendue non par des arguments en faveur de l'existence de Dieu et du Christ, mais simplement parce que c'est notre tradition. Même la guerre que la Russie mène contre l'Ukraine est explicitement justifiée au nom de la préservation des valeurs traditionnelles promues par la première.

Dans cet article paru en 2000, j'ai argumenté que la multiplication du recours à l'argument «tradition» est le «chant du signe» de ces pratiques qu'on ne parvient plus à justifier par de vrais arguments. Car la notion de tradition est vide, contradictoire.

La tradition n'a en effet de valeur que si elle est authentique; mais par construction, elle ne peut être qu'inauthentique:

(...) toute tradition est, par définition, une copie. Une tradition est la reproduction d'une activité ancestrale. Elle est tradition dans la mesure même où elle est copie; dans la mesure où elle est «vraie», c'est-à-dire est motivée par autre chose que la simple volonté de copier, elle n'est en fait pas une tradition, mais une technique.

Les humains sont des animaux (article n°1, 23 février 2023)

Écrit il y a près de trente ans, ce texte me semble encore tout à fait d'actualité. À l'encontre tant de l'animalisme vengeur, qui se complait dans la haine de l'humain, que de l'animalisme qui se tient à la remorque d'une «gauche» qui ne veut pas de lui, je propose une vision globale et progressiste de notre tâche politique.

Les humains sont, qu'on le veuille ou non, aux commandes de la planète. Cela résulte des hasards de l'évolution; si ce n'était pas nous, ç'aurait peut-être été, dans quelques millions d'années, une autre espèce. Mais il se trouve que c'est nous. Du coup, la politique “humano-humaine”, ça ne concerne pas que les humains. La santé mentale de l'humanité, sa capacité à la bienveillance, importe pour le bonheur de tous: pour le bonheur des humains et des non-humains. Malheureusement, cette santé n'est pas au mieux. Pour la soigner, je ne vois pas l'utilité qu'il y aurait à s'associer, au nom d'un mythique résultat rapide, avec des gens dont les idées vont, pour une part essentielle, diamétralement à l'encontre du but recherché, vont dans le sens de la haine et de la désolation.