Expressions véganisées

Par David Olivier Whittier

Quand tout le monde sera végan et antispéciste, on changera toutes les méchantes expressions spécistes!

D'après un mail du 26 août 2001 envoyé sur la liste yahoogroupes «vegetarien».

(Passer la souris sur l'expression végane pour avoir l'ancienne expression spéciste!)

J'ai d'autres choux à fouetter – À une époque, on pensait que fouetter les choux les faisait pousser plus vite. On se rendait cependant vaguement compte du manque d'efficacité de la procédure, et fouetter les choux s'est mis à signifier une sorte d'activité générique. D'où le sens de «j'ai d'autres choses (n'importe quoi) à faire.»

Mort aux mâches – Les policiers circulent souvent en panier à salade. On dit aussi faire une mâcherie (la mâche est parfois amère); c'est mâchement bon (amère ou pas, la mâche est très bonne); et encore: thank you very mâche (la mâche comme la carotte rend aimable) et ne pas mâcher ses mots.

À bon chou bon roux – Un bon chou est gaspillé si on ne l'accompagne pas d'un bon roux.

C'est un vrai panier de caroubes – quand on tombe dedans, on est chocolat.

Monter sur ses tisanes – la tisane, chez les végés, est un symbole de noblesse, de domination guerrière.

Il faut pendre le torero par les cornes – méthode pour régler radicalement le problème de la corrida.

On n'est pas des bettes! ou encore: On n'est pas des blettes! ou: On n'est pas des chénopodiacées! – la bette (Beta vulgaris, famille des Chénopodiacées), ou blette, ou poirée, est un légume un peu simplet. Autres expressions: J'ai fait une bettise; ou encore: Je suis allé à une bette rave partie.

Qui fait l'orange fait la blette – rien n'est plus banal que de vouloir paraître exotique; orange = exotisme, blette = légume banal.

Vouloir la margarine et l'argent de la margarine – l'expression marche en fait aussi bien avec n'importe quelle marchandise à la place de la margarine: Vouloir la bière et l'argent de la bière ou encore Vouloir le stylo à bille et l'argent du stylo à bille.

Ce type est un vrai pore! – quand la personne boit comme un trou (comme un pore).

Cachou qui s'en dédit! – les cachous ne tiennent pas leurs promesses, contrairement aux cacahuètes. On dit aussi manger comme un cachou, sans doute une déformation de «manger comme quand on mange des cachous», en éparpillant les coquilles.

Qui a la chiasse perd sa place – pendant que vous êtes aux toilettes, les autres peuvent en profiter pour prendre votre place.

Chanter comme un bas de laine – expression pas vraiment végane.

Tu as les végétaline – la végétaline est douce au toucher.

L'homme est un igloo pour l'homme – allusion à la froideur des rapports sociaux.

Puer comme un iBook (origine inconnue).

Se faire tirer comme des lupins – les lupins peuvent servir de fève dans les gâteaux des rois.

Vendre la peau des bourses avant de l'avoir étirée – les gens pressés vendent leurs bourses sans avoir lissé la peau; mais ça se vend alors moins cher.

Le palais parfait du facteur Navet – parce que le paradis est pour qui n'a pas un radis.

Ménager le chèvrefeuille et le choufleur – faire un potager n'interdit pas de réserver un coin pour le jardinage ornemental.

On me communique (Frédéric Côté-Boudreau):

Avoir d'autres chats à flatter – flatter des chats prend du temps et il ne faut pas gaspiller trop de temps sur seulement l'un d'eux; c'est un travail sérieux!

Qui vole un grain vole un pain – pour faire un pain, il faut un nombre minimum de grains; un seul grain en moins peut donc rendre impossible la fabrication du pain.