La définition du spécisme, comme celles du racisme ou du sexisme, ne va pas de soi. Différentes approches existent, qui sont largement complémentaires.
Les Cahiers antispécistes affichaient dès leur numéro zéro (1991) la définition suivante:
Le spécisme est à l'espèce ce que le racisme et le sexisme sont respectivement à la race et au sexe: la volonté de ne pas prendre en compte (ou de moins prendre en compte) les intérêts de certains au bénéfice d'autres, en prétextant des différences réelles ou imaginaires mais toujours dépourvues de lien logique avec ce qu'elles sont censées justifier.
Cette définition est en fait proche d'une autre, énoncée de manière plus formelle, que je mets en avant depuis plusieurs années:
Le spécisme est l’idée selon laquelle l’espèce d’un être constitue en soi un critère éthique valable.
J'ai développé cette dernière définition dans deux conférences:
- «“Spécisme”: l'importance des fondamentaux», conférence donnée en 2017 à Genève à l'invitation de l'association suisse PEA. La vidéo est disponible ci-contre.
- «L'antispécisme, thèse modeste et forte», conférence donnée aux Estivales de la question animale 2021; cette page donne le lien vers la vidéo, la transcription et la liste des diapositives. La conférence est plus courte et met l'accent sur le caractère pratiquement inattaquable de la thèse antispéciste, ainsi que sur l'importance de la mise en avant de cette définition.
Le spécisme est aussi, comme le racisme, le sexisme et d'autres discriminations injustifiées, un essentialisme. C'est cette vision que j'ai détaillée dans mon premier texte sur le sujet, «Qu'est-ce que le spécisme».
Pour un autre son de cloche, on peut lire «À propos de la définition du spécisme, dialogue entre Valéry Giroux et François Jaquet».