L'évolution naturelle se fait sans volonté, sans intention, sans projet. Tel est, au moins, le sens de l'œuvre du naturaliste Charles Darwin. Encore aujourd'hui, malheureusement, y compris parmi bon nombre de biologistes, l'idée s'est installée selon laquelle la sélection naturelle darwinienne serait, non la cause de l'évolution, mais le moyen employé par la Nature pour évoluer.
Cette acceptation déformée du darwinisme équivaut à un rejet de fait, qui permet à ce que l'idée de Nature, comme force créatrice, douée d'une volonté et d'un idéal, paraisse aujourd'hui scientifiquement validée. Comme la vénération pour Nature vient en opposition à la prise en compte réelle des êtres sentients, il importe au mouvement animaliste de l'analyser et de la rejeter.
Quatre textes dans cette section, dont les trois premiers sont regroupés au sein de la sous-section sur «Espèces et éthique»:
- «La nature ne choisit pas» – sur la volonté tenace de croire que le processus darwinien d'évolution serait un moyen au service du finalisme de Nature.
- «Les espèces non plus n'existent pas» – la valeur donnée encore aujourd'hui au concept d'espèce reste essentialiste et donc non scientifique.
- «L'égoïsme désintéressé de Richard Dawkins» – le concept de «gène égoïste» de Dawkins est un pas dans la bonne direction, mais reste marqué par le finalisme.
- «Sur un certain sophisme concernant le concept darwinien d'adaptation» – l'adaptation se fait, au plus, de l'organisme à son environnement, mais pas de l'environnement à l'organisme.