Les humains sont des animaux

Quand il y a cinq ans j'ai écrit l'article «La moindre des choses» dans la brochure Nous ne mangeons pas de viande pour ne pas tuer d'animaux1, je ne pensais pas que certains lecteurs en concluraient que le combat antiraciste et antisexiste ne me concernait plus. Comme on me demande ci-contre* de relire ce texte, c'est ce que j'ai fait, et je n'ai pas trouvé que je m'y sois mal exprimé à ce point.

Le subjectif est objectif

La sensibilité*, objet central de toute éthique et de toute action, est une réalité du monde. Elle est une réalité en soi, dont l'existence ne dépend pas d'un point de vue; elle en est une réalité objective. Dans la mesure où notre cerveau est fait de matière – dans la même mesure que le sont une table ou un caillou – la sensibilité est une propriété possible de toute matière.

Asperger et moi

Le syndrome d'Asperger est le plus souvent décrit négativement. L'article de Wikipedia nous indique, en légende d'une photo:

Les personnes avec le syndrome d'Asperger présentent souvent des intérêts restreints, tels que l'intérêt de ce garçon à empiler des boîtes de conserve.

Plus loin, une courte BD illustrant leur «exemple de manque d'empathie»

À propos du Tiers-Monde

Quand on dit qu'on ne mange pas de viande pour ne pas tuer d'animaux, les gens nous rétorquent souvent agressivement «vous êtes des enfants gâtés, les gens du Tiers-Monde, eux, n'ont pas ce luxe de pouvoir faire la fine bouche». Argumentation bizarre, de gens qui souvent ne font pas grand chose pour le Tiers-Monde, mais qui font dans l'indignation morale face à nos motifs. Ils seraient au contraire pleins d'admiration pour nous si on ne mangeait pas de viande pour servir le Tiers-Monde.

La personne et le tunnel de verre

Notre vie nous paraît semblable à un tunnel aux parois de verre, parcouru en sens unique. Nous avons, pensons-nous, une connaissance directe de la réalité intérieure de notre tunnel, de notre «monde intérieur». De l'autre côté des parois, il y a le «monde extérieur»: une autre réalité dont nous admettons l'existence, parce que nous la voyons; ou plutôt, parce que nous en voyons une partie et tentons de deviner le reste.